Lag BaOmer dans un petit yichouv de Galilee

Ca fait deux mois environ que la vie a repris son cours en Israël. Quand on parlait du monde d’après, il y a un an, tu imaginais de grands changements, quelque chose d’inconnu et de complètement nouveau, mais non. La vie a simplement repris son cours. Le plus naturellement possible. La période des masques et de l’angoisse des contacts n’est pourtant pas si ancienne, mais ça semble loin, des souvenirs flous d’une période floue, désagréable, mais dépassée.

Ce soir c’est Lag BaOmer. Après un an de pause, le vaadat tarbout ( comité des fêtes, en hébreu ça sonne moins vieillot) s’en donne à coeur joie.

A 19:30, les tochavims -habitants – se retrouvent . Dans la nature. Un grand feu est allumé. On est là, tous ensemble. les enfants courent partout. Ils ont grandi.

On boit des bières en attendant que les barbecues soient prêts. Un de viande, et un vegan, pour contenter tout le monde. Tu regardes autour de toi et tu es prise d’un élan d’amitié sincère pour tous. C’est ta communauté. Ces gens qui ont décidé un beau jour de venir s’installer en haut d’une colline de Galilee.

Certains sont tes véritables amis, d’autres sont seulement des visages familiers. Mais tu partages avec la plupart des expériences communes.

Comme la communauté est petite, 120 familles seulement, les enfants se mélangent entre eux sans se préoccuper des âges. Au migrash l’après midi les petits du gan jouent au foot avec des grands de 9 ou 10 ans. Les adolescents encadrent le tsaharon (la garderie) et le mouvement de jeunesse. Toi tu les as tous vu grandir.

Le feu crépite et les conversations vont bon train.

Hier soir, il y avait l’assemblée générale du yichouv pour décider de la construction d’un parc de jeux et d’un stade de foot. C’était houleux. Mais on a voté et c’est décidé. Sur la base du bénévolat et avec le budget disponible, les projets se mettent en place.

Toi aussi, tu mets la main à la pâte communautaire, à ton niveau.

C’est maintenant l’heure des chamallows qu’on fait griller dans le feu. Les enfants sont en joie. Dans quelques minutes, tout le monde s’assiera devant un écran en plein air pour chanter des classiques israéliens.

L’ambiance est chaleureuse et légère. Les sourires sont sur toutes les lèvres.

Toi qui languis souvent les soirées telaviviennes et l’effervescence de la ville, tu te sens bien, ce soir, avec eux, loin du centre et de l’anonymat.

En rentrant à la maison, en passant par le petit bois , tu te dis qu’il est peut être là, le grand changement post corona. Dans le fait d’apprécier à sa juste valeur la joie simple d’un petit moment de vie. De ta vie.

Edit: lendemain matin, jour de Lag BaOmer, tu te réveilles en apprenant la catastrophe du Mont Meiron. Tristesse infinie.

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