Le rythme d’Israël

Vivre en Israël, c’est s’habituer au rythme du pays. Tout va vite, tout le temps. Les évènements se succèdent, en faisant toujours plus de bruit qu’ailleurs. C’est dense et intense. En trois mois, on peut enchaîner une sortie en fanfare du corona, une guerre éclair, une remise en question du modèle intrinsèque du pays, un changement de gouvernement et une replongée dans le corona.  Ca ne s’arrête jamais vraiment. Sauf pour Shabbat. Dieu soit loué.


Vivre en Israël, c’est s’habituer à passer par le creux de la vague et à en sortir, toujours. Même si cette fois on dirait que ça ne va pas être possible. C’est aussi s’habituer à avoir le coeur serré à l’unisson. Souvent. Comme aujourd’hui.


Vivre en Israël, c’est ne pas être vraiment frustrée de ne pas voyager cette année encore. Parce qu’à choisir tu préfères définitivement être coincée ici plutôt qu’ailleurs. C’est enchaîner les petits séjours de deux ou trois jours dans le pays et laisser les vagues d’émotion, de curiosité, d’énervement et d’amour te submerger.


Vivre en Israel c’est croire à la fin du mois de juin que tu viens de vivre la période la plus intense de l’année avec les fêtes en grandes pompes de chaque fin de classe, de chaque fin de houg, de chaque fin de tout, une avalanche de fêtes comme si on n’allait pas se retrouver dans deux mois,  peut être parce que cette année tout le monde était surexcité et croyait en avoir fini avec le corona, peut être parce qu’on sortait de la pression de la guerre, ou peut-être parce que tout s’accélère, de toutes façons, d’année en année . Et puis c’est arriver à la fin du mois d’août en surcharge mentale bien plus importante à essayer de comprendre comment remplir des déclarations de santé à l’année et à regarder tes tests antigéniques multipliés par le nombre d’enfants sans être sûre de quoi en faire. En plus de tes listes de fournitures et des groupes de whatsapp parentaux en mode alerte maximale.


Vivre en Israël c’est t’habituer à ne jamais avoir assez de jours de vacances pour couvrir celles de tes enfants et les habituer à ce que les derniers jours d’août, on s’ennuie pendant que maman travaille, mais que c’est fait exprès, c’est pour mieux apprécier la rentrée.


Vivre en Israël c’est aussi boire un café  au petit matin sur la minuscule terrasse d’un hôtel du shouk Mahane yehuda, en regardant les premiers stands s’ouvrir et les gens traverser la rue Agripas sous le nez des autobus. En frissonnant. Parce qu’il fait vraiment frais, le matin, à Jérusalem, quand le reste du pays étouffe sous la chaleur. Tu avais oublié, et pourtant, qui oublie Jérusalem?


Finalement, vivre en Israël, c’est un peu comme vivre ailleurs, sauf que tout est tout le temps un peu plus qu’ailleurs.

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2 réponses à Le rythme d’Israël

  1. Julie dit :

    Tres sympa de tomber sut cet ecrit a la boker…Superbe description ! Merci Elisabeth 💖

  2. Anonyme dit :

    Israel , y vivre est mon rêve…
    Bravoooo à ceux qui ont eu le courage, la force, la foi de s’arracher à ce qu’ils avaient construit ici , en France…
    Bravooo Laëtitia.😇😋 j’ai hâte d’y retourner ❤️Veronique

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