Journal de guerre – 1 an

7 octobre 2023 – 7 octobre 2024

Les otages encore otages. Les sirènes toute la journée.
La journée a été éprouvante, comme prévu, mais ce soir, l’amour et l’espoir se frayent un chemin dans les cœurs. Le peuple est là, bien vivant, debout, digne. Les artistes et les familles sur le devant de la scène. C’est la force des cérémonies, ici. Elles remettent du sens au chaos et une petite lumière s’allume dans l’obscurité. Tout était là, ce soir. La tristesse, la détresse, la beauté, l’espoir, et cette conscience collective qui nourrit mon âme si souvent.
Et ces chansons, mon Dieu. Tellement de chansons en hébreu prennent un sens aiguisé, précis, depuis un an, comme si elles avaient écrites après, sur ça, sur nous, maintenant. Le temps se brouille. Le passé et le présent se donnent la main. Et la vie continue.

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Journal de guerre, jour 352

Ça n’a pas arrêté, aujourd’hui. Presque un an de guerre, mais là c’est différent, c’est au dessus de nos têtes. 

Boum boum.

Les enfants n’ont pas école depuis dimanche, et au moins jusqu’à mercredi inclus.  

Les traumas du corona se réveillent avec les zooms à gérer aux mêmes heures pour tous. 

Et l’angoisse que ça se prolonge. 

En milieu d’après-midi, je croise en bas de chez moi une copine et son bébé. On discute de la situation et soudain la sirène du village d’en face se met à sonner. Vent de panique. Dans la foulée les bruits des explosions proches proches proches, juste au dessus de nous. C’est violent.

Vite, la chambre blindée. On monte les escaliers en courant, elle me dit prend le petit, il faut que j’attache le chien, et on arrive toutes essoufflées, ils sont déjà à l’intérieur, yalla, vite, il faut fermer la porte.

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Journal de guerre – Jour 350

C’est une année comme ça, en suspens. Ce soir, les instructions du Pikoud Haoref ont changé pour tout le Nord d’Israël. Ce n’est jamais bon signe. On revoit les plans de demain. On recharge en eau la chambre blindée de la maison. Et j’écris au son du grondement des avions, sans savoir ce que la nuit va nous réserver. La dernière fois que les instructions ont changé, c’était la nuit de l’attaque iranienne. C’était lunaire. On savait que les drones étaient partis d’Iran en fin de soirée, et qu’ils allaient arriver 4 heures plus tard. Lui était parti se coucher vers minuit.

Tu vas dormir?? Je lui avais demandé.

Bah oui… qu’est ce que tu veux que je fasse d’autre? Je suis fatigué… S’il y a quelque chose, ça sonnera de toutes façons. 

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