La société israélienne est bouillonnante et diversifiée, c’est un fait. Ca a toujours été comme ça. Ca convient bien au climat du Moyen Orient. Sauf qu’en y ajoutant le covid, les confinements à répétition et les incertitudes, on est tous légèrement sur les nerfs.
En arrivant ici, il y a 14 ans, tu te disais souvent: Tiens c’est marrant, en tant que français immigrants ici, on a comme un pouvoir magique, on sait généralement faire le pont entre les composantes de la société. On connaît les codes des différents côtés. Et tu ne saisissais pas toujours les ressentiments et les fissures. Avec le temps tu comprends mieux. Mais tu refuses toujours de rentrer dans une case.
A la place, tu t’imagines faire le tour du pays, en interpellant les israéliens, de Bnei Brak à Balfour, pour leur chuchoter:
1. L’Autre, celui qui pense et agit exactement à l’opposé de toi, ne va pas disparaître. Il est là pour rester, et tu devrais t’en réjouir.
2. Il ne te menace pas comme tu l’imagines et il te permet même d’être précisément toi et de te donner pour ce qui te fait vibrer, car il s’occupe de préserver le reste.
3. Tu as une chose en commun avec lui: Tu n’as pas d’autre pays, tu n’as pas d’autre peuple, et c’est justement pour ça que ça te tient tellement à coeur. Exactement comme lui.
Il y a tant à changer, encore, à corriger, à faire évoluer, mais que tu te dis que si on pouvait toujours garder ça dans un coin de l’esprit, même quand on est en complet désaccord, on y gagnerait tellement.
Voilà, c’était juste en passant, en chuchotant: Les hostilités peuvent reprendre.
En image, le double triangle d’Eugène Delacroix, qui représente le langage des couleurs complémentaires.
Juste pour la forme et pour le symbole.
כל הכבוד
merci Hanna