Tu entends à la radio un arabe qui soutient que tout est de la faute de l’occupation. Il veut dire l’occupation de l’ensemble d’Israël, bien sûr. Que non, un juif ne peut en aucun cas prier sur le Dôme du Rocher, parce que ce lieu est musulman, comme le reste. Le présentateur le remet à sa place gentiment. Tu mesures le danger et tu frémis. La démocratie semble bien faible face à son idéologie. Et notre unité aussi.
Pendant ce temps, il pleut sur Israël.
L’inquiétude monte en Europe et ailleurs, une fois de plus. Comme un cycle immuable. La haine se déploie, s’étend, les tombes sont profanées, les arbres arrachés, les représentants violentés. La parole se libère, on passe aux actes. Puis tout se calme. Quelques discours bienveillants. Voilà, ce n’est rien, juste le fait de quelques-uns. Il reste plein de gens bien.
Les débats se relancent. Antisémitisme. Antisionisme. Pourquoi? Alyah ou pas. Jusqu’à la prochaine fois.
Ici, la pluie continue de tomber.
Et rien n’est calme, comme d’habitude.
L’électricité est dans l’air, au-dessus des flaques. Les élections approchent. Tu suis les alliances et les campagnes. Tu écoutes la douleur d’une mère qui refuse que l’on se serve de la tombe de son fils tombé à Tsouk Eytan pour faire de la politique. Tu la comprends si bien.
Tu entends les mots Am Israel sur toutes les lèvres et tu t’interroges sur le destin de ton peuple. Sur ta place en son sein. Sur le rôle de chacun.
Il pleut toujours.
Les enfants ont ressorti le carton des déguisements. Bientôt Pourim, les réjouissances et l’insouciance.
Tu demandes à la libraire où est le livre qui parle des fêtes et des bénédictions? C’est du domaine de la religion, on n’en a pas ici, il faudra commander.
Il pleut. La Nature explose de beauté, tout fleurit tellement fort, en cette fin d’hiver. Le lac de Tibériade est presque plein. Ca ruisselle de partout. Alors tu te concentres sur ça, en attendant, parce que c’est simple et magnifique, et que ça remplit ton cœur de joie.