Journal de guerre – Jour 274

Ton petit village de Galilée était dans le viseur du Hezbollah ce matin.

Toi, tu étais au travail, à 30 km de là, et tu as bondi au son de la sirène sur ton téléphone paramétré sur ton lieu d’habitation. Ton cœur s’affole pendant que tu cherches à comprendre. Chez toi?? Le whatsapp de ton yichouv rentre en ébullition en une minute, et te confirme que ce n’est pas une erreur d’application, il y bien des sirènes et des boums sur place. 

Ton fils est seul à la maison, il ne répond pas au téléphone. Tu pries pour qu’il soit bien rentré dans le mamad, la chambre blindée. Tu finis pas le joindre. Il est calme, il a même pris soin de prendre avec lui la chienne dans l’abri. Tout va bien. Tu souffles.

Quelle poisse d’être loin d’eux justement aujourd’hui!

Ta fille  t’appelle du centre de vacances de l’école: Maman il y a eu une sirène et des boums. Je sais, ma chérie, c’est pas grave! Tu prends un ton enjoué. Vous êtes bien allés dans l’abri? Oui? Bravo! Tu as tout bien fait comme il faut! Elle te demande: Il va y en avoir d’autres? Tu réfléchis rapidement: Peut-être! Mais ne t’inquiète pas, elle te protège la sirène, tu te souviens? On a de la chance d’avoir les sirènes pour aller nous mettre à l’abri. Elle te dit: ok bye, et raccroche.

Tu retiens tes larmes. Merde, merde et remerde.

Vous vous sentiez tous plus ou moins à l’abri depuis le début de la guerre. Qui viserait un village de 100 familles, perdu au milieu des villes arabes israéliennes? Les villes arabes israéliennes aussi eu leurs sirènes et leurs boums, pas de discrimination.

La guerre s’immisce donc partout, même chez toi. Il y a 10 jours, les sirènes retentissaient dans ton conseil régional, là où vous allez à la piscine. Il y a quelques jours cet attentat dans le centre commercial où tu envoies tes grands garçons seuls pour la première fois cet été. 

La bulle des enfants est en train de se rompre.

Tu priais pour rester loin des listes des endroits visés. 

Tu sais bien que tu n’es pas à plaindre, qu’à une heure en voiture d’ici c’est l’enfer. Mais quand même. C’est pesant. C’est une année pesante.

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3 réponses à Journal de guerre – Jour 274

  1. jean sur dit :

    on adore vous lire

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