Ca, je l’avoue, je n’y avais pas pensé en faisant mon Alyah
J’ai fait mon oulpan jusqu’à la classe guimel
J’ai passé des examens universitaires en hébreu
Je parle hébreu avec mon homme
Avec toutes sortes de gens
Je sais m’énerver en hébreu
Exprimer mes pensées sans faire des milliers de détours…
Et même je m’essaye parfois à l’humour (bizarrement ça marche moins bien qu’en français)
Bref, je vis en hébreu
Mais quand j’ai realisé que je devrais également accoucher dans cette langue
Là, j’avoue que j’ai un peu paniqué.
Pourtant j’ai l’habitude!
A chaque fois qu’un nouveau thème de la vie se présente, nous, les olims hadachims (nouveaux immigrants), nous devons intégrer les dizaines de mots qui l’accompagnent
De l’achat d’un vélo au passage du permis
De la déco d’un appart au passage sous la h’oupa
En passant par les mots d’amour,
On écoute, on retient, on réutilise, bref, on assimile
Pendant les cours de préparation a l’accouchement, je m’y suis donc prise comme d’habitude: j’ai appris les tsirim (les contractions), la chilia (le placenta), la lida tivit (l’accouchement naturel) et la péridurale au cas où (epidurale, fastoche)
Je m’en suis sortie comme une chef
Je n’ai juste pas pensé qu’il faudrait que j’apprenne a dire “P&$% ca BRÛLE!!!!” au moment fatidique de la venue au monde du bébé
Alors c’est sorti en anglais, avec mon accent bien francais: “IT BUURRNNSSSS!!!!!
Ca reste comme une tâche dans cette journée dont je fus l’héroïne