Cette semaine on fête Tu Bishvat en Israël. La fête des arbres, de la nature. Pourtant dehors, la pluie tombe, il fait froid et les arbres semblent bien nus. Est ce qu’on ne devrait pas plutôt fêter Tu Bishvat au printemps, quand les couleurs éclatent et que la nature se réveille? Non, non, c’est bien en janvier, au coeur de l’hiver, que chaque année on rend hommage aux arbres et aux plantations. La raison? Elle est cachée. C’est le moment d’honorer les arbres car, en silence, en eux, la sève monte. Ca ne se voit pas, ça ne s’entend pas, c’est un processus discret, mais essentiel. Comme dans nos vies d’humain, quand la racine du changement prend forme, dans le secret de nos coeurs, qu’on ne peut pas encore entrevoir les fruits, mais que l’essentiel du processus est en train de se faire.
A Tu Bishvat on se réunit et on plante ensemble. Dans les kibboutzim, dans les mochavim, dans les yichouvim, dans les ganim, sur les lieux de travail, partout. C’est le thème du mois. En Israël on est encore loin d’être au point en matière d’environnement. Le plastique est (encore) partout. Mais personne ne cueille de fleurs quand le printemps arrive. Ca, c’est entré dans les mentalités. On ne le fait pas, c’est tout, on laisse les fleurs dans la nature et on vient les admirer. Et si un adulte s’y méprend et se penche pour cueillir une tulipe, c’est un enfant qui le réprimandera. Israël ressemble à Tu Bishvat. Parfois, tout semble difficile, et l’horizon est difficile à entrevoir. Mais les processus continuent en silence, bercés par la sagesse de l’héritage, et l’espoir.