L’automne s’installe sur Tel Aviv. A l’heure où j’écris ces lignes, la pluie tombe dans les rues, en trombes.
J’ai vécu ma première “guerre” ici depuis que je suis arrivée, avec l’opération Pilier de Défense. Cette traduction des médias fraçais n’est d’ailleurs pas exacte, le nom en hébreu était Amoud Anan, c’est à dire colonne de nuée, une référence biblique.
J’ai eu peur.
Pour la première fois depuis plus de 20 ans, les sirènes ont retenties dans les rues de Tel Aviv, on a couru se mettre à l’abri, on a entendu des “booms”, il y a eu un attentat, bref, une semaine qui m’a fait prendre conscience de la fragilité de la paix, à notre échelle de simples citoyens.
On savait que ça existait dans le sud du pays, mais entre savoir et compatir, et le vivre, il y a un monde.
J’ai eu peur pour mes enfants, mes deux petits garçons pour lesquels je voudrais un avenir lumineux, de paix et de plénitude.
Tout s’est fini d’un coup. La vie a repris son cours, le conflit s’est éloigné de notre quotidien aussi brusquement qu’il y avait fait irruption. Je me souviens des mots de mon homme quand il me racontait Israel au début de notre histoire, lorsque je débarquais à peine: “ici, tu vis au centre du monde, tout va vite, très vite, tout est intense. Parfois c’est fatigant“.
Ce qui m’a fait tourner la tête, à moi, c’est d’observer Tel Aviv continuer à vivre à mille à l’heure, malgré les menaces, comme si de rien n’était.
L’avenir, si on le regarde objectivement, parait bien sombre pour le pays, pour la région. Mais rien n’est objectif ici. Et moi j’ai plein d’espoir, et de projets.