Avarnou laTsafon. C’est le titre d’une chanson de Shlomi Shaban, qui met des mots sur le passage de la vie urbaine, telavivit, à la vie dans la nature. Il se dégage des paroles et de la mélodie de la douceur et une certaine dose d’ironie.
Il y parle de ces citadins qui s’exilent dans le Nord du pays. Là où on respire de l’air plus sain, où la vie est plus authentique…mais où l’ennui guette inévitablement.
C’est une des chansons qui a accompagné notre déménagement de Tel Aviv vers un petit yichouv de la région de Misgav il y a 5 ans. Pas la seule, heureusement, sinon je pense que le projet n’aurait pas abouti.
Misgav… un trentaine d’yichouvims perchés sur des collines, chacun rivalisant de beauté avec son voisin, et une région méconnue peut être parce qu’elle semble loin, très loin du Centre (en fait à 1h30 de Tel Aviv).
Comment décrire Misgav? Pourriez vous imaginer une sorte de Suisse Israélienne? La douceur des collines de Galilee mêlée au calme des habitants. Ici on ne klaxonne pas, on ne se bouscule pas, on trie ses déchets et on est prévenant avec son voisin. Tout est de bonne qualité. L’éducation, les services, même l’infirmière de la Tipat Halav est adorable. Les enfants grandissent dans la nature, entourés d’une communauté. Qui a dit que Tel-Aviv était une bulle?
Misgav c’est aussi toute l’essence des petites cases israéliennes. Les gens se regroupent en fonction de leurs centres d’intérêts et de leur identité. Les datim entre eux. Les hilonims entre eux. Evidemment je ne m’y retrouve pas…complètement.
Mais les identités des yichouvim se prolongent au-delà des divisions classiques de la société israélienne. Chaque colline a son caractère propre. Tout en haut de la mienne, se trouve Hararit par exemple, dont les pionniers étaient adeptes de la méditation transcendantale. Oui, rien que ça. Même si c’est plus souple aujourd’hui, ça reste dans le caractère de l’endroit. C’est toujours là bas qu’ont lieu les sadnaot un peu plus spirituelles, un cours sur la vie en pleine conscience, un atelier de cuisine vegan, c’est comme ça, ça s’y prête.
Bref, Avarnou laTsafon, et du vert on en prend plein les yeux, tous les jours. Et puis c’est important d’être là, en Galilée.
“Non, Tel Aviv ne nous manque pas, on nous demande si on est devenu fous, non, vraiment pas du tout… maintenant regarde l’amandier en fleur et dis moi que ce n’est pas plus sain.”
Douceur et ironie.
Misgav c’est super. Ca manque peut-être juste parfois d’un certain bleu.